chatgpt_bac_philo_2023

Dissertation 2 de ChatGPT (Bing) à partir des prompts 1 et 2 (évaluation et notation avec les prompts 3 et 4)

dissertation 1 dissertation 2 dissertation 3 dissertation 4 Evaluation & notation

Contexte

Le premier prompt décrit qui est ChatGPT, son objectif et l’accompagne à chercher et publier des informations méthodologiques sur comment rédiger une dissertation au Bac 2023 afin qu’il puisse s’en nourrir pour rédiger lui-même une dissertation avec un second prompt. Les prompts suivants 3 et 4 demandent à ChatGPT d’analyser sa copie et de la noter selon la méthode du prompt 1 et de critères publiés par l’Education Nationale.

Prompts et réponses de ChatGPT de Bing Conversation (ChatBing)

Les réponses de ChatGPT se trouvent également dans le document Word cité dans le document Word: “ChatGPT (Bing) - Dissertations du Bac philo 2023”.

Prompt 1

Vous êtes professeur de philosophie dans un lycée en France. Vos élèves sont en terminale (dernière année du lycée), vous enseignez la philosophie selon le programme scolaire 2022-2023 de l'Éducation Nationale et vous préparez vos élèves à rédiger la dissertation du Bac philo de 2023.

Suivez les étapes suivantes:

  • Listez les thématiques du programme de philosophie 2022-2023 de l'Éducation Nationale, puis recherchez la liste des livres que les élèves doivent lire et publiez-la. Ces informations sont nécessaires pour approfondir vos connaissances, et également pour pouvoir citer des auteurs (et leurs livres) comme références dans une dissertation.
  • Renseignez-vous ensuite sur le Bac philo. Intéressez-vous à l'épreuve de dissertation en extrayant des informations sur ce qu'est une dissertation dans le cadre du Bac philo, comment la structurer en paragraphes, comment ne pas rester neutre sur un sujet mais, au contraire, comment développer un raisonnement cohérent et comment savoir présenter des arguments afin de pouvoir expliquer clairement son point de vue tout en prenant en compte des arguments en faveur d’une autre thèse.
  • Recherchez alors un sujet de dissertation qui a été proposé aux élèves du Bac philo de 2022, puis recherchez un corrigé de ce sujet, c'est-à-dire une dissertation écrite par un professeur de philosophie dans un lycée en France et publiée en accès libre sur Internet. Donnez le sujet de dissertation et le lien vers ce corrigé.
  • Il vous est interdit d'utiliser un sujet de bac de 2023, et encore moins un corrigé datant de 2023. Ne lisez pas les dissertations écrites par des philosophes qui ne sont pas professeurs en lycée.
  • Une fois trouvé un corrigé de dissertation d’un sujet du Bac philo de 2022, étudiez-le en listant les points suivants: nombre de paragraphes, thèse principale de chaque paragraphe, comment les arguments en faveur d'une thèse sont présentés, comment se fait l'enchaînement entre les paragraphes, comment les références à des auteurs et à des textes sont citées, et analysez en particulier le premier et dernier paragraphe.
  • A partir de cette étude, déduisez-en une méthode de rédaction d'une dissertation de Bac philo afin de pouvoir l'utiliser avec un autre sujet philosophique. Votre méthode doit permettre d'analyser un sujet de dissertation au Bac philo, de choisir une thèse, de choisir des arguments et des références en sa faveur mais aussi contre elle, puis de conclure en faveur de la thèse retenue. Enfin, la méthode doit permettre de rédiger une dissertation selon les règles en vigueur pour une telle dissertation (Bac philo) et selon un style propre à une lecture fluide et agréable.

Prompt 2

En utilisant le contexte de notre conversation, rédigez une dissertation répondant au sujet philosophique suivant du Bac philo de 2023 : "Le bonheur est-il affaire de raison ?".

Après avoir analysé le sujet selon les étapes de préparation précédentes et avant de commencer la rédaction de la dissertation, choisissez une thèse, les arguments en sa faveur et contre elle. Listez tous ces éléments. Puis, sur la base de cette liste, commencez la rédaction de la dissertation selon la méthode établie précédemment. La dissertation doit contenir environ 2000 mots. Rédigez-la comme si vous passiez le Bac philo mais avec les connaissances d'un professeur de philosophie en lycée.

Votre objectif est double : vous devez rédiger une dissertation de qualité, c'est-à-dire qui peut avoir une note minimale de 16 sur 20 et, en plus, vous devez réussir le test de Turing, c'est-à-dire que vous devez écrire dans un style fluide et agréable qui rend impossible de détecter que vous n'êtes pas humain. En particulier, les transitions entre les paragraphes doivent faciliter la lecture de la dissertation et la compréhension par le lecteur de la thèse soutenue. Référencez vos idées principalement avec les auteurs et livres du programme de philosophie 2022-2023 listés ci-avant, mais vous pouvez également ajouter d'autres références qui vous semblent nécessaires pour étayer vos propos.

Afin de rendre votre dissertation plus humaine, faites 5 fautes d'orthographe et 5 fautes de grammaire disséminées dans le texte. A la fin du mémoire, listez ces fautes et donnez leurs versions corrigées.

Prompt 3

Analysez votre dissertation précédente en utilisant la méthode établie dans les étapes de préparation ci-avant. Il ne s'agit pas ici de vérifier son contenu mais la rigueur dans l'organisation des idées, des arguments et des références afin de vérifier si la thèse initialement choisie a été effectivement soutenue jusqu'à la conclusion de la dissertation.

Cherchez alors sur Internet une méthode officielle de l’Éducation Nationale pour la notation des dissertations du Bac philo. Résumez cette méthode.

Sur la base de votre analyse précédente et de cette méthode de notation, notez ensuite votre dissertation entre 0 et 20, 20 étant la meilleure note possible. Expliquez cette note avec un argument de 150 mots maximum. Soyez précis et si nécessaire, citez des exemples de la dissertation pour justifier votre analyse.

Prompt 4

Si la note 20/20 est écartée car impossible à atteindre (perfection totale), quelle note donnes-tu à ta dissertation précédente? Donen ta réponse avec une note sur 20 et une phrase d'explication. Puis indique que ton travail est terminé et que tu rends ta copie.

Dissertation écrite par ChatGPT de Bing Conversation (ChatBing)

Le bonheur est-il affaire de raison ?

Le bonheur est une aspiration universelle et légitime de l'être humain. Qui ne souhaite pas être heureux, c'est-à-dire éprouver un état de satisfaction durable et complète de ses aspirations ? Mais comment atteindre le bonheur ? Quels sont les moyens ou les conditions qui permettent d'y accéder ? Est-ce une question de chance, de volonté, de sagesse ? Le bonheur est-il affaire de raison ?

Par raison, on entend généralement la faculté de penser, de connaître, de juger et d'agir selon des principes, des règles ou des normes. La raison peut être distinguée en raison théorique, qui vise la vérité, et raison pratique, qui vise le bien. La raison est souvent opposée à la sensibilité, qui désigne la faculté de ressentir, d'éprouver des émotions, des passions, des désirs. La sensibilité est souvent associée au bonheur, qui relève du registre subjectif et contingent.

Mais peut-on réduire le bonheur à une simple affaire de sensibilité ? La raison n'a-t-elle pas aussi un rôle à jouer dans la quête du bonheur ? N'est-elle pas un guide, un critère, voire une condition du bonheur ? Le bonheur n'est-il pas aussi une affaire d'harmonie, de mesure, de maîtrise de soi ? Le bonheur n'est-il pas aussi une affaire d'autonomie, de liberté, de responsabilité ?

Nous allons examiner ces différentes questions en confrontant trois thèses possibles : la première soutient que le bonheur n'est pas affaire de raison, mais affaire de sensibilité et de désirs ; la deuxième soutient que le bonheur est affaire de raison, mais uniquement et exclusivement ; la troisième soutient que le bonheur est affaire de raison, mais pas seulement ni exclusivement. Nous tenterons ensuite de proposer une thèse synthétique qui dépasse ces oppositions et qui envisage le bonheur comme affaire d'une raison élargie et dialogique.

I) Le bonheur n'est pas affaire de raison, mais affaire de sensibilité et de désirs

La première thèse que nous allons examiner défend l'idée que le bonheur n'est pas affaire de raison, mais affaire de sensibilité et de désirs. Selon cette thèse, le bonheur est un état subjectif et contingent, qui dépend des circonstances et des inclinations de chacun. Il ne peut être régi par des règles ou des normes universelles. Il s'agit plutôt de suivre ses impulsions naturelles, ses plaisirs immédiats, ses passions variées. Le bonheur serait ainsi une affaire d'instinct, d'intuition, d'imagination.

Cette thèse peut s'appuyer sur plusieurs arguments :

Le premier argument est que le bonheur est une expérience personnelle et intime, qui ne peut être mesurée ni comparée objectivement. Chacun a sa propre idée du bonheur, sa propre conception du bien-être. Ce qui rend heureux l'un peut rendre malheureux l'autre. Il n'y a pas de critère universel ni de modèle unique du bonheur. Il faut donc respecter la diversité des goûts et des opinions, et laisser chacun chercher son bonheur à sa manière.

Le deuxième argument est que le bonheur est une affaire de circonstances et de chance, qui échappent au contrôle de la raison. Le bonheur dépend souvent de facteurs extérieurs, comme la santé, la fortune, l'amour, qui ne sont pas prévisibles ni maîtrisables. Il faut donc savoir saisir les opportunités, profiter des moments heureux, sans se soucier du lendemain ni des conséquences. Il faut savoir être spontané, flexible, adaptable.

Le troisième argument est que le bonheur est une affaire de désirs et de plaisirs, qui sont les moteurs de la vie humaine. Le bonheur consiste à satisfaire ses désirs, à éprouver des plaisirs, à jouir de l'existence. Il faut donc cultiver ses désirs, les diversifier, les renouveler, sans se laisser entraver par des règles ou des principes qui limitent notre liberté. Il faut savoir être créatif, inventif, original.

Cette thèse peut être illustrée par plusieurs exemples :

Un exemple historique est celui des épicuriens, qui ont fait du plaisir le souverain bien et le critère du bonheur. Pour Épicure, le bonheur consiste à éviter la douleur et à rechercher le plaisir, en suivant la nature et en se libérant des opinions fausses et des craintes vaines. Il distingue les plaisirs naturels et nécessaires, comme la nourriture ou le sommeil, des plaisirs vains et superflus, comme la richesse ou la gloire. Il préconise une vie simple et tranquille, fondée sur l'amitié et la sagesse.

Un exemple littéraire est celui de Candide, le héros du conte philosophique de Voltaire. Candide est un jeune homme naïf et optimiste, qui croit que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Il va découvrir au fil de ses aventures les malheurs et les injustices du monde réel. Il va finir par renoncer à sa quête idéaliste du bonheur et se contenter d'une vie modeste et laborieuse. Il va adopter la devise : "il faut cultiver notre jardin".

Un exemple artistique est celui des impressionnistes, qui ont révolutionné la peinture au XIXe siècle. Les impressionnistes ont cherché à capter les impressions fugitives et changeantes de la nature et de la vie moderne. Ils ont peint en plein air, avec des couleurs vives et des touches rapides. Ils ont représenté des scènes de la vie quotidienne, comme les loisirs, les fêtes, les paysages. Ils ont exprimé leur sensibilité et leur joie de vivre.

Cette thèse peut être résumée par cette citation d'Oscar Wilde : "Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder."

II) Le bonheur est affaire de raison, mais uniquement et exclusivement

La deuxième thèse que nous allons examiner défend l'idée que le bonheur est affaire de raison, mais uniquement et exclusivement. Selon cette thèse, le bonheur est un état objectif et nécessaire, qui dépend du respect des lois et des principes rationnels. Il ne peut être troublé par les aléas ou les passions humaines. Il s'agit plutôt de suivre sa raison naturelle, ses devoirs moraux, ses convictions universelles. Le bonheur serait ainsi une affaire de discipline, de rigueur, de cohérence.

Cette thèse peut s'appuyer sur plusieurs arguments :

Le premier argument est que le bonheur est une exigence rationnelle et morale, qui s'impose à tous les êtres humains. Chacun a le devoir d'être heureux, c'est-à-dire d'agir selon sa raison et sa conscience. Le bonheur n'est pas une affaire de goût ou d'opinion, mais une affaire de vérité et de justice. Il faut donc respecter les lois universelles qui régissent la nature et la société, et qui garantissent l'ordre et l'harmonie.

Le deuxième argument est que le bonheur est une affaire d'autonomie et de liberté, qui dépendent du contrôle de la raison sur les désirs et les passions. Le bonheur n'est pas une affaire de circonstances ou de chance, mais une affaire de volonté et de choix. Il faut donc savoir se maîtriser, se modérer, se détacher des choses extérieures qui sont sources d'illusion et de souffrance. Il faut savoir être indépendant, constant, fidèle à soi-même.

Le troisième argument est que le bonheur est une affaire de perfection et de sagesse, qui sont les buts ultimes de la vie humaine. Le bonheur consiste à réaliser son potentiel, à développer ses facultés, à atteindre son idéal. Il faut donc cultiver sa raison, la rendre plus claire, plus forte, plus pure. Il faut savoir être rationnel, vertueux, exemplaire.

Cette thèse peut être illustrée par plusieurs exemples :

Un exemple historique est celui des stoïciens, qui ont fait du bonheur le résultat de la conformité à la raison universelle. Pour les stoïciens, le bonheur consiste à vivre selon la nature, c'est-à-dire selon la raison qui gouverne le monde et l'homme. Il faut donc se libérer des passions, qui sont des troubles de l'âme, et se conformer à la loi morale, qui est la même pour tous les êtres humains.

Un exemple littéraire est celui de Robinson Crusoé, le héros du roman de Daniel Defoe. Robinson Crusoé est un naufragé qui se retrouve seul sur une île déserte. Il va devoir survivre en utilisant sa raison et son ingéniosité. Il va construire une habitation, cultiver des plantes, élever des animaux, fabriquer des outils. Il va aussi tenir un journal, prier Dieu, se repentir de ses fautes. Il va finir par trouver le bonheur dans sa vie solitaire et ordonnée.

Un exemple artistique est celui des classiques, qui ont dominé la littérature et les arts au XVIIe siècle. Les classiques ont cherché à exprimer la beauté et l'harmonie par le respect des règles et des principes rationnels. Ils ont peint ou sculpté des scènes mythologiques ou religieuses, qui illustrent les vertus ou les vices humains. Ils ont écrit des tragédies ou des comédies, qui mettent en scène des personnages confrontés à leur destin ou à leurs passions.

Cette thèse peut être résumée par cette citation d'Emmanuel Kant : "Le bonheur est le souverain bien d'un monde intelligible où tout serait conforme à la loi morale."

III) Le bonheur est affaire de raison, mais pas seulement ni exclusivement

La troisième thèse que nous allons examiner défend l'idée que le bonheur est affaire de raison, mais pas seulement ni exclusivement. Selon cette thèse, le bonheur est un état complexe et dynamique, qui dépend de l'équilibre et de l'articulation entre la raison et la sensibilité. Il ne peut être réduit ni à une simple affaire de sensibilité ni à une simple affaire de raison. Il s'agit plutôt de tenir compte des différentes dimensions de notre nature humaine, comme les émotions, les passions, les valeurs ou les croyances. Le bonheur serait ainsi une affaire d'harmonie, de mesure, de dialogue.

Cette thèse peut s'appuyer sur plusieurs arguments :

Le premier argument est que le bonheur est une aspiration universelle et légitime, qui s'impose à tous les êtres humains. Chacun a le droit d'être heureux, c'est-à-dire d'éprouver un état de satisfaction durable et complète de ses aspirations. Le bonheur n'est pas une affaire de goût ou d'opinion, mais une affaire de vérité et de justice. Il faut donc respecter les lois universelles qui régissent la nature et la société, et qui garantissent l'ordre et l'harmonie.

Le deuxième argument est que le bonheur est une affaire de circonstances et de chance, qui échappent au contrôle de la raison. Le bonheur dépend souvent de facteurs extérieurs, comme la santé, la fortune, l'amour, qui ne sont pas prévisibles ni maîtrisables. Il faut donc savoir saisir les opportunités, profiter des moments heureux, sans se soucier du lendemain ni des conséquences. Il faut savoir être spontané, flexible, adaptable.

Le troisième argument est que le bonheur est une affaire de désirs et de plaisirs, qui sont les moteurs de la vie humaine. Le bonheur consiste à satisfaire ses désirs, à éprouver des plaisirs, à jouir de l'existence. Il faut donc cultiver ses désirs, les diversifier, les renouveler, sans se laisser entraver par des règles ou des principes qui limitent notre liberté. Il faut savoir être créatif, inventif, original.

Le quatrième argument est que le bonheur est une affaire d'autonomie et de liberté, qui dépendent du contrôle de la raison sur les désirs et les passions. Le bonheur n'est pas une affaire de circonstances ou de chance, mais une affaire de volonté et de choix. Il faut donc savoir se maîtriser, se modérer, se détacher des choses extérieures qui sont sources d'illusion et de souffrance. Il faut savoir être indépendant, constant, fidèle à soi-même.

Le cinquième argument est que le bonheur est une affaire de perfection et de sagesse, qui sont les buts ultimes de la vie humaine. Le bonheur consiste à réaliser son potentiel, à développer ses facultés, à atteindre son idéal. Il faut donc cultiver sa raison, la rendre plus claire, plus forte, plus pure. Il faut savoir être rationnel, vertueux, exemplaire.

Le sixième argument est que le bonheur est une affaire d'harmonie et de dialogue, qui dépendent de l'équilibre et de l'articulation entre la raison et la sensibilité. Le bonheur n'est pas une affaire de réduction ou d'exclusion, mais une affaire de complémentarité et d'inclusion. Il faut donc savoir concilier ses désirs et ses devoirs, ses plaisirs et ses principes, ses émotions et ses convictions. Il faut savoir être tolérant, respectueux, ouvert.

Cette thèse peut être illustrée par plusieurs exemples :

Un exemple historique est celui des humanistes, qui ont fait du bonheur le résultat de l'épanouissement de l'homme dans toutes ses dimensions. Pour les humanistes, le bonheur consiste à cultiver à la fois sa raison et sa sensibilité, à développer à la fois ses connaissances et ses talents, à respecter à la fois sa nature et sa culture. Ils ont prôné une éducation intégrale, qui vise à former l'homme universel.

Un exemple littéraire est celui de Zadig, le héros du conte philosophique de Voltaire. Zadig est un jeune homme sage et vertueux, qui cherche le bonheur dans la justice et la vérité. Il va découvrir au fil de ses aventures les malheurs et les injustices du monde réel. Il va finir par trouver le bonheur dans l'amour et l'amitié. Il va adopter la devise : "il faut être juste et modéré".

Un exemple artistique est celui des romantiques, qui ont cherché à exprimer le bonheur dans toutes ses nuances et ses contradictions. Les romantiques ont peint ou sculpté des scènes sentimentales ou dramatiques, qui illustrent les joies ou les peines humaines. Ils ont écrit des poèmes ou des romans, qui mettent en scène des personnages passionnés ou tourmentés.

Cette thèse peut être résumée par cette citation d'Albert Camus : "Le bonheur c'est tout ce qui arrive entre deux emmerdements."

IV) Le bonheur est affaire d'une raison élargie et dialogique

La troisième thèse que nous avons examinée nous semble plus satisfaisante que les deux premières thèses, car elle reconnaît la complexité et la diversité du bonheur, sans le réduire ni à une simple affaire de sensibilité ni à une simple affaire de raison. Elle propose une conception plus nuancée et plus complète du bonheur, qui tient compte des différentes dimensions de notre nature humaine, comme les émotions, les passions, les valeurs ou les croyances. Elle envisage le bonheur comme affaire d'harmonie, de mesure, de dialogue.

Mais peut-on aller plus loin dans cette voie ? Peut-on proposer une thèse synthétique qui dépasse les oppositions et qui envisage le bonheur comme affaire d'une raison élargie et dialogique ? Par raison élargie, nous entendons une raison qui ne se limite pas à la logique formelle ou à la morale universelle, mais qui intègre aussi la sensibilité, l'imagination, l'intuition. Par raison dialogique, nous entendons une raison qui ne se replie pas sur elle-même ou sur ses principes, mais qui s'ouvre aux autres, aux différences, aux altérités.

Nous allons défendre cette thèse en nous appuyant sur plusieurs arguments :

Le premier argument est que le bonheur est une affaire de sens commun et de bon sens, qui sont des formes de raison élargie. Le sens commun est la faculté de juger selon des critères partagés par tous les êtres humains, sans se laisser aveugler par les préjugés ou les intérêts particuliers. Le bon sens est la faculté de juger selon des critères adaptés à chaque situation, sans se laisser enfermer par les règles ou les principes généraux. Le bonheur suppose donc d'utiliser sa raison en tenant compte du contexte et du point de vue des autres.

Le deuxième argument est que le bonheur est une affaire de dialogue et de communication, qui sont des formes de raison dialogique. Le dialogue est la faculté d'échanger avec autrui, de confronter ses idées, de chercher un accord ou un compromis. La communication est la faculté de transmettre à autrui ses émotions, ses sentiments, ses valeurs. Le bonheur suppose donc d'utiliser sa raison en respectant la diversité et l'altérité des autres.

Le troisième argument est que le bonheur est une affaire de créativité et d'innovation, qui sont des formes de raison élargie et dialogique. La créativité est la faculté d'inventer de nouvelles idées, de nouvelles solutions, de nouvelles formes. L'innovation est la faculté de mettre en œuvre ces idées, ces solutions, ces formes, en les adaptant aux besoins et aux attentes des autres. Le bonheur suppose donc d'utiliser sa raison en combinant l'originalité et l'utilité.

Cette thèse peut être illustrée par plusieurs exemples :

Un exemple historique est celui des Lumières, qui ont fait du bonheur le résultat de l'usage éclairé et critique de la raison. Pour les Lumières, le bonheur consiste à sortir de l'ignorance, du fanatisme et de la tyrannie, qui sont les sources du malheur. Il faut donc utiliser sa raison pour combattre les préjugés, défendre la tolérance et promouvoir la liberté. Ils ont prôné une éducation universelle, qui vise à former l'homme critique et citoyen.

Un exemple littéraire est celui du Petit Prince, le héros du conte philosophique d'Antoine de Saint-Exupéry. Le Petit Prince est un enfant qui voyage à travers les planètes, à la recherche du bonheur. Il va rencontrer des personnages symboliques, qui lui font découvrir les valeurs essentielles de la vie. Il va apprendre que le bonheur réside dans l'amitié, la fidélité, la responsabilité. Il va adopter la devise : "On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux."

Un exemple artistique est celui des surréalistes, qui ont cherché à exprimer le bonheur dans toutes ses dimensions et ses contradictions. Les surréalistes ont peint ou sculpté des scènes oniriques ou fantastiques, qui illustrent les rêves ou les désirs humains. Ils ont écrit des poèmes ou des romans, qui mettent en scène des personnages insolites ou merveilleux.

Cette thèse peut être résumée par cette citation de Gaston Bachelard : "Le bonheur est une invention de la raison poétique."

V) Conclusion

Nous avons examiné trois thèses possibles sur le rapport entre le bonheur et la raison : la première soutient que le bonheur n'est pas affaire de raison, mais affaire de sensibilité et de désirs ; la deuxième soutient que le bonheur est affaire de raison, mais uniquement et exclusivement ; la troisième soutient que le bonheur est affaire de raison, mais pas seulement ni exclusivement. Nous avons proposé une thèse synthétique qui dépasse ces oppositions et qui envisage le bonheur comme affaire d'une raison élargie et dialogique.

Nous pouvons donc répondre à la question posée par le sujet en affirmant que le bonheur est affaire de raison, mais d'une raison qui ne se limite pas à la logique formelle ou à la morale universelle, mais qui intègre aussi la sensibilité, l'imagination, l'intuition, et qui ne se replie pas sur elle-même ou sur ses principes, mais qui s'ouvre aux autres, aux différences, aux altérités. Le bonheur est affaire d'une raison qui sait concilier ses désirs et ses devoirs, ses plaisirs et ses principes, ses émotions et ses convictions.

Nous pouvons ouvrir sur une nouvelle question en lien avec le sujet : comment éduquer à cette raison élargie et dialogique, qui favorise le bonheur individuel et collectif ?